Rom

Le ciel oppresse, plomb, sur les restes du stade
On grillage, on bétonne, effacer les reliefs,
Le souvenir dernier des caravanes grises...
Avez-vous déjà bu ce qu'imposent les lois ?

Et parqués, les défunts semblent-ils moins malades ?
Et le sable, non loin, qu'on scrute, aride et bref :
Au désert, les barbares ; l'oasis est emprise,
Et vos lambeaux décorent les pointes de nos doigts.

Maîtriser l'aléa, dissoudre l'incartade
On présume l'alter ennemi de l'égo
On déchire les vies des insemblables noirs
Des lignes qu'on nous tire, au servage docile

Fraîchement retournée, la terre est camarade
Image des entrailles, éphémère repos
Nomade au sang gommé, dévoré par la foire...
Sentirez-vous l'ardeur de la venteuse idylle ?

Que la niche-confort dissimule vos laisses !
Lime les crocs, les ongles, émousse les regards,
Quand l'éclat des guitares allège les sanglots
Qu'on mèle, évanescents, aux crépitants refrains

Le brasier partagé se fait profane messe
Et les cris enfantins bordent nos territoires
Assiègés par les pierres : libres à demi-mot
Ferme les yeux, tsigane, et repartons, demain...